quand le vers s'enracina

 Les tragédies de Racine peuvent-elles retrouver leur fonction originelle de catharsis pour libérer un couple qu'un malheur a déchiré ?

 

C'est ce qui est démontré ici. On oublie les sujets des œuvres dont on tire des extraits pour n'en garder que la beauté du vers et il apparaît à tous évident que Racine a écrit pour sauver Clémence de sa névrose et c'est ce qui justifie sa présence.

 

On a peu écrit sur Racine et très peu de pièces et de films ont fait de lui leur personnage principal. Pourtant, ses vers tiennent une place majeure dans le répertoire et un large public aime ces écrits qui parlent à tous.

 

C'est ce qui fait qu'on a le sentiment que cette pièce aurait dû voir le jour plus tôt, qu'il ne faut plus que le jour commence et que le jour finisse sans que tout spectateur voit cette Bérénice.

 

En entendant ainsi textes de Phèdre, Alexandre ou Iphigénie, on réalise qu'on les connaissait déjà mais que c'est la première fois qu'on les a entendus ainsi.

 

Le contexte du vers ne nous fait pas défaut : on croyait venir pour son plaisir et il est là nous montrant que l'on est venu pour son propre salut.

 

A l'issue de la victoire du bien, c'est le spectateur aussi qui s'enracine et il n'oubliera pas cette vertu.

 

Une œuvre où l'on découvre avec bonheur l'ultime fonction de la fiction tragique. 

 

Une pièce écrite par Michel Delagrange sur des textes de Jean Racine

Mise en scène : Benjamin Ziziemsky

Travail sur l'alexandrin et jeu d'acteurs : Bernard Guittet

Comédiens : Michel Delagrange, Sylvia Delagrange et Tristan Hybertie

Création lumières : Jérôme Guilloux