Le pari de la mise en scène de Joël Lagarde est de théâtraliser les contes de Guy de Maupassant : "Pierrot, La parure, La dot, La tombe", dans une interprétation du texte intégral.
Les deux comédiens sont tour à tour narrateurs et protagonistes. Ils traversent toutes les étapes de la vie. Dans un décor à la fois convivial et minimaliste, les comédiens nous transportent dans l'univers du peuple et de la petite bourgeoisie qu'aime décrire et taquiner Maupassant.
Les mises en situation et les tableaux sont liés à l'état d'émotion par des fondus enchaînés (lumière et musique) comme au cinéma ou par des changements très nets et très brutaux.
Les espaces scéniques sont exploités dans un décor sobre mais toutefois révélateur en cohérence avec l'action, son lieu, son époque, sa saison et le climat psychologique du conte.
Le fantastique de Maupassant nous apprend que, dorénavant, l'homme moderne porte en lui ses propres démons. La folie peut naître de la plus légère appréhension, de l'impression la plus fugace, surtout dans la solitude.
Parce que l'homme seul est conduit à faire tourner à vide les rouages de son esprit, il suscite une idée fixe qui le perd : "C'est cela, la vie ! Quatre murs, deux portes, une fenêtre, un lit, des chaises, une table, voilà ! Prison, prison ! Tout logis qu'on habite longtemps devient prison !"